Prend l'air

Georgianne chevauchait Celwyne, qui n'était pas sortie de la journée. La jument fonçait, fendait l'air, la cavalière bien agripée, partageait le même plaisir que sa monture. Se sentir libre, cavaler ... quoi de mieux que ça ? La jument accèléra subitement : elle avait tant d'énergie à dépenser ...
Un peu plus tard, Celwyne ralentit l'allure, et Georgianne descendit de la jument. Elle caressa sa monture, qui poussa un henissement de plaisir. Puis la jeune fille s'approcha de l'oreille, et lui murmura :
- Ca fait du bien de prendre l'air ... n'est ce pas ma belle ?
Comme pour répondre, Celwyne hennit encore une fois. Puis Georgianne remonta sur la selle, et elles cavalèrent encore un peu dans les plaines. Quand Celwyne s'arrêta. Elle venait d'entendre un étrange craquement. Georgianne la caressa pour la rassurer, et attendit un peu, pour découvrir d'où venait ce bruit.

[Je peux m'incruster ?]

[Absolument !]

Le bruit provenait du lointain ; en effet, Nikita et sa jument, Lueur d'Espoir, galopaient en direction de Georgianne et Celwyne. Elles voulaient prendre l'air.
Elles arrivèrent devant la cavalière et sa monture, et Niky descendit de sa selle.
- Bonjour ! Tu as bien fait de sortir Celwyne, car sinon j'aurais sûrement du racheter une porte de box... plaisanta-t-elle.
Elle ajouta avec fierté :
- Voici Lueur d'Espoir. (elle désigna sa jument appaloosa) C'est ma jument.

- Elle n'était pas loin de la défoncer, sa porte de box ... répondit la jeune fille.
Elle s'arrêta pour observer la monture de lacavalière avant d'aujouter :
- Ta jument est superbe. J'aime beaucoup les appaloosa !

Nikita sourit.
- C'est vrai ? Moi c'est ma race préférée !
La jeune fille flatta l'encolure de sa jument, et dit :
- C'est vraiment une race magnifique... Toutes leurs robes sont très belles, en caractère ils sont, la plupart du temps, très doux, ils ont les membres fins et déliés... Bref, le rêve !
Elle réfléchit une seconde, et demanda à Georgianne :
- C'est quoi, le cheval de tes rêves ?

Georgianne regarda, les yeux vides et répondit doucement :
- Le cheval de mes rêves est blanc, c'est une jument Lipizzan, têtue comme une mule, dure de caractère. Je pense que se serais la jument de mes rêves. C'est beaucoup, et pourtant ils en faut peu pour être heureux. Rien que de voir un poulain ou un cheval, même s'il me déteste, me fait sourire.
Ses yeux se posèrent lui Celwyne, puis sur Lueur d'Espoir. Elle voulait un cheval. Elle écrirait à sa mère, qui la guidait un peu car les maths, ce n'était pas son fort. Mais elle voulait un cheval.

Nikita sourit.
- Pourquoi ne ferais-tu pas un petit tour dans l'élevage d'à côté ? Ils sont plusieurs spécimens de toutes les races... Et ils ne sont pas chers ! Leurs prix ne dépassent pas les 5 000 euros !
La jeune fille enlaça sa propre jument.
- C'est là-bas que je l'ai achetée...

Georgianne sourit en voyant Nikita enlacer sa jument.
- J'attends un peu avant d'acheter. Et j'ai pas envie de faire un tour, car sinon, blam ! J'achète ! Et pour l'instant je ... disons que j'économise.
Elle regarda Celwyne. Elle mâchait tranquillement de l'herbe. Elle aimait beaucoup la monter, cela lui faisait plaisir, mais elle était sûre ue monter un cheval à elle lui ferait encore plus plaisir ...

Nikita ne put s'empêcher de rire.
- Ne t'inquiètes pas, je connais ça aussi. Je ne peux pas aller dans un endroit avec des chevaux à vendre sans tous les acheter.
Songeuse, elle ajouta d'un ton calme, l'amusement teintant dans sa voix douce :
- De toute façon, tous les chevaux du centre viennent chacun d'un endroit différent. Celwyne vient de Normandie, par exemple.
Elle regarda la petite jument grise, qui avait beaucoup voyagé. Étant habituée à des grandes plaines arides, il était normal qu'elle ait ainsi envie de courir sans cesse. Puis elle regarda Georgianne, et lui proposa gentiment :
- Lorsque le jour viendra où tu auras pris la décision d'avoir un cheval, je me ferais une joie de t'aider dans ta recherche de l'équidé parfait. Lorsque j'ai acheté mon premier poney, à l'âge de cinq ans à peu près, je n'y connaissais rien, et j'ai eu beaucoup de mal à le trouver. Évidemment, aujourd'hui, tu t'y connais davantage que moi à l'époque, mais quelques conseils ne sont jamais de trop.
Elle lui sourit, tout en caressant doucement sa jument. Cette dernière renâcla amicalement, et vînt frotter ses doux naseaux contre la joue de la jeune fille.

Nikita rigola en entendant l'exclamation de son interlocutrice. Finalement, elle lui demanda joyeusement :
- Que dis-tu d'un petit galop ?
Sur ces mots, elle enfourcha souplement sa monture, façon western, et attendit la réponse de Georgianne. La jeune fille avait envie de galoper un peu, de se défouler...